Amazon : comment le géant impacte t-il notre monde ? - EcoBuddhism
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Amazon : comment le géant impacte t-il notre monde ?

Il y a environ un mois, le “grand” Jeff Bezos a annoncé que sa société Amazon faisait un don d’un million de dollars pour lutter contre les feux en Australie.

1 million de dollars australiens (l’équivalent de 500 000€ environ) pour vous et moi, c’est une grosse somme d’argent, un don extrêmement généreux.

Evidemment pour Jeff Bezos (dont la richesse atteint environ 110 milliards de dollars), ce n’est qu’une goutte d’eau dans son océan de billets (0,00059% de sa richesse très exactement).

Pour vous donner une idée, ce dont représente le montant d’argent que le PDG d’amazon se fait en l’espace de trois minutes et si vous aviez 45 000€ sur votre compte, ce serait l’équivalent d’un don d’environ 30€…

Le feriez-vous pour autant ? Peut être, mais récolteriez-vous les gros titres des journaux ? Probablement pas…

D’autant que vous n’êtes certainement pas en tête d’une compagnie à la recherche de la croissance infinie dont les actes ont des conséquences environnementales et sociales dans le monde entier.

Mais de quoi est responsable Amazon exactement et comment cela se manifeste ?

Comment le géant Amazon impacte négativement le globe ?

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Des montagnes de carton et des milliers de tonnes de dioxyde de carbone relâchées dans l’ai, ce ne sont là que deux exemples de conséquences dues à la “praticité” de commander sur Amazon.

Cette énorme market place a explosé au cours de la dernière décennie, avec dans son sillon une augmentation du transport maritime, du traitement des commandes, du stockage (web et physique) et une pléthore de nouveaux gadgets électroniques, ce afin de supporter cette croissance.

Chacun de ces pilier apportant sa propre contribution au problème du changement climatique. Commençons par ce qui a fait (et fait toujours) la grande force d’Amazon, sa commodité.

Un envoi rapide et une énorme logistique

La stratégie centrale d’Amazon a toujours été de livrer le client le plus rapidement possible, stratégie qui a atteint des sommets depuis le lancement du fameux Amazon Prime, dont 150 million de personnes environ sont membres !

Le fait de proposer au client de recevoir son colis en une journée ou même 2 heures ne bonde pas seulement les autoroutes de camions, cela incite également un comportement très nocif pour notre planète : la surconsommation.

Amazon est une référence en terme de taux de conversion, car son interface a été savamment pensée pour qu’aucune barrière ne se mette en travers du chemin du prospect.

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Shopping en 1 clic et livraison en 1 jour viennent alors soigner notre besoin irrémédiable d’avoir tout et tout de suite.

Pourtant Amazon se targue d’avoir établit un process quasi “eco-friendly” en faisant en sorte que ce processus d’achat remplace la multitude d’allers retours que les clients pourraient faire aux divers magasins près de chez eux là ou le géant du e-commerce fait tout venir en une seule et unique camionnette de livraison.

Alors, si l’argument est valable pour les modes de livraison les plus lents d’Amazon, ce n’est certainement pas le cas pour Amazon prime ! Ne vous y fiez pas, leur flotte de camion qui s’accroît sans cesse cause de lourdes conséquences au secteur du transport et de l’émission.

Le commerce en ligne serait responsable à lui seul de l’augmentation de la demande en cartons de +1,5 million entre 2014 et 2017. Non, le commerce en ligne n’aide pas l’environnement, au contraire…

Dans le cadre d’Amazon, cela ne s’arrête pas la. En plus de satisfaire vos moindres désirs en quelques jours/heures, on retrouve le géant au sourire orange dans le secteur d’activité des services en ligne.

Des datacenters gourmands et non durables

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Les datacenters d’Amazon sont en concurrence avec ceux de Google ou encore de Microsoft, à la différence près qu’ils sont bien moins bons en termes de durabilité (leurs serveurs génèrent 44 mégatonnes de CO2 par an contre 1,6 chez Google)…

Si bien qu’Amazon s’est engagé à atteindre 100% d’énergie renouvelable pour ses serveurs en 2030 et le carbone zéro net d’ici 2040. En revanche rien n’est dévoilé sur le déroulement du plan et leurs progrès semblent lents.

De plus, l’augmentation rapide du nombre de centres de données d’Amazon dans des États comme la Virginie a largement dépassé l’approvisionnement de cet état en énergie renouvelable selon un rapport de Greenpeace !

Le même rapport indique qu’en réponse à la croissance de 59% des datacenters d’Amazon au cours des deux dernières années, la compagnie régionale d’électricité de Virginie, Dominion, cherche à investir 8 milliards de dollars pour construire un Pipeline sur la côte atlantique pour transporter du gaz de schiste.

Donc pour résumer, la demande énergétique grandissante d’amazone pourrait conduire à la construction d’une infrastructure coûteuse en termes de combustibles fossiles qui nous plongerait encore un peu plus dans le changement climatique.

Pour couronner le tout, Amazon propose son service d’intelligence artificielles pour les grandes compagnies dans le gaz et le pétrole pour les aider à “identifier de potentiels gisements plus rapidement et plus économiquement”.

A côté de ça, tout est bon pour tenter de blanchir son image, dur de penser qu’Amazon puisse y parvenir quand la compagnie accumule les casseroles, côté environnemental donc, mais aussi social, en menaçant par exemple de virer ses employés quand ses derniers se lèvent contre la politique du géant.

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La politique d’Amazon envers ses employés

Quand on comprend la culture d’entreprise et les inévitables conséquences sociales qui en découlent, les objectifs éthiques et écologiques annoncés par Amazon semblent bien difficiles à atteindre.

Au centre de l’empire Amazon règne une croissance infinie et à n’importe quel prix, une croissance qui pousse ceux qui sont dans les bureaux de l’entreprise à travailler tard dans la nuit pour accomplir les rêves les plus fous de Jeff Bezos dans un environnement “punitif”.

Un employé d’Amazon a déjà déclaré avoir vu n’importe quelle personne travaillant avec le PDG d’Amazon pleurer.

Cela s’étend bien au delà même des bureaux dans le quartier général, la culture d’entreprise d’Amazon imprègne de nombreuses divisions, allant de ceux qui travaillent dans les entrepôts du géant aux coursiers qui livrent les colis.

La logistique d’Amazon, source de blessures chez les employés…

Les deux jours de livraison annoncés par Amazon impliquent une cadence folle dans les dépôts, ce qui n’est pas sans augmenter les risques de blessures.

Le bien être des employés est alors bien souvent relégué au second plan, en particulier pendant les périodes de pointe comme le Black Friday.

Selon une enquête du magazine “Reveal“, le pourcentage de personnes sérieusement blessées atteindrait 9.6% chez les employés qui faisaient les trois huit en 2018 ! (La moyenne  dans l’industrie cette même année était de 4%)

De nombreux témoignages d’employés relatent des cadences infernales avec des quotas à tenir, sans quoi des jobs peuvent sauter.

Une employé avait ainsi fait part de son experience, toutes les 11 secondes, son job consistait à prendre des objets dans des étagères robotisées pour les trier dans les bon conteneurs.

Le tout sous la surveillance de managers via une application propriétaire d’Amazon.

L’employé raconte que pour maintenir cette cadence folle (et conserver son emploi), elle devait parfois sacrifier la santé de son dos pour se plier ou même sauter afin d’atteindre tous les recoins des étagères, quand elle n’avait pas à porter de larges charges.

Après seulement deux mois, l’employé du nom d’Elise souffrait d’entorse dorsale , d’inflammation des articulations et de douleur chronique au dos…

La livraison…

Voici l’autre gros pilier de la stratégie de croissance d’Amazon implique : l’expansion de leurs services de livraison.

Pour être capable de faire parvenir le colis dans les meilleur délais à son client, Amazon doit contrôler la livraison.

Mais comme Amazon remplace les services comme l’UPS avec des sous-traitants à temps partiel de programmes comme Amazon Flex, ils offrent de moins en moins d’avantages à leurs employés…

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Alors qu’Amazon semble créer des emplois, le calibre de ces emplois en termes de stabilité et de rémunération peut varier considérablement.

Un conducteur d’Amazon Flex dans la baie de San Francisco admet que c’est une situation très difficile.

La faible rémunération et le coût du véhicule fait qu’il est finalement difficile de gagner sa vie en étant livreur pour amazon, ce qui n’est pas sans faire penser à Deliveroo.

Selon Business Insider, Amazon externaliserait également une partie de ses emplois, en prenant des chauffeurs de livraison par l’intermédiaire de sociétés tierces qu’ils appellent partenaires de services de livraison.

Cela signifie que si Amazon contrôle les routes, les paquets et pratiquement tout, ces partenaires de livraison fixent les salaires, les prestations et les assurances (donc, théoriquement, le salaire pourrait bien en dessous du salaire minimum dont Amazon se vante d’offrir à ses employés de 15 $/h).

Ce genre de faille se reflète dans la fiscalité d’Amazon.

Rappelons qu’en 2017, Amazon a payé 0€ en taxes fédérales, tout comme en 2018.

Rassurons-nous toutefois, justice a été faite en 2019 puisqu’Amazon paie enfin des impôts !

Un énorme 1,2% de ses revenus…un pourcentage bien inférieur au taux moyen de l’impôt sur les sociétés qui est d’environ 21% aux Etats Unis. (Source revenus Amazon)

En conclusion

En terme de vitesse et de commodité, oui, le modèles bâti par Amazon est formidable.

Mais il tient de bien regarder tout ce qui est sacrifié pour atteindre ce niveau de commodité, que ce soit la santé environnementale, le bien être de ses employés ou encore l’évasion fiscale…

Quand on regarde les géants comme Amazon, une froide vérité apparaît.

Des entreprises comme ça causent de grands dégâts sur l’environnement et les travailleurs en toute impunité, tout cela au nom de la croissance et nous tolérons ces conséquences en échange de produits livrés chez nous en 24h.

Oui, nous devrions certainement éviter de faire notre shopping sur Amazon, dans la mesure du possible, mais en fin de compte ce n’est pas notre faute si Amazon a décidé d’adopter un modèle économique qui sacrifie la santé de ses travailleurs et la santé environnementale au nom de la croissance.

Pour s’assurer que les entreprises comme Amazon n’exploitent leurs employés et polluent notre atmosphère, les organismes de régulation doivent agir de manière décisive.

Cela signifie une répression mondiale des paradis fiscaux et des politiques climatiques justes qui tiennent la santé du monde sur un pied d’égalité avec l’argent des comptes des entreprises.

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