Pourquoi les grèves climatiques importent ? - EcoBuddhism
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Pourquoi les grèves climatiques importent ?

La voix de la protestation est la voix du peuple.

Les leaders d’opinion et les militants du monde entier ont compris que la protestation n’est pas seulement une marche, mais plutôt une nécessité pour la lutte pour la liberté, pour faire entendre la voix des gens.

Environ 7,6 millions de personnes sont descendues dans les rues du monde entier en septembre pour faire entendre leur voix et faire comprendre aux élus qu’une crise climatique est à nos portes. (selon le site 350.org)

Mais comment en sommes-nous arrivés là ?

7.6 millions de personnes ensemble, ce n’est pas rien, d’autant que les grèves ne sont qu’une petite partie du mouvement global d’actions portées vers le problème du changement climatique.

Et l’élan ne fait que s’accélérer, avec une nouvelle grève mondiale du climat destinée à contrer la frénésie commerciale du Black Friday.

Jetons un coup d’œil à l’état actuel de la protestation environnementale, tâchons de comprendre son impact et de déterminer quelle est la prochaine étape après cette nouvelle explosion de grèves climatiques.

Que prônent les grévistes du climat ?

greta thunbergLes grèves climatiques ne demandent pas au monde entier de devenir vegan ou de changer ses ampoules pour des modèles basse comsommation.

Ils disent que certes c’est une base, mais que nous devons aller plus loin pour demander des comptes à nos représentants élus.

Des personnes comme Greta Thunberg semble se faire l’écho de nombreux jeunes militants qui ont pris position contre la réticence des grands de ce monde  à agir avec fermeté et éthique en matière de changements climatiques.

Ils sont jeunes et ils en ont assez de l’inaction climatique mondiale. Et cette nouvelle vague d’activistes climatiques semble inébranlable.

Ils sont animés par un sentiment de frustration que beaucoup reprochent d’ailleurs à Greta.

Partout dans le monde, des jeunes quittent l’école tous les vendredis pour faire pression sur leurs instances dirigeantes afin qu’elles élaborent des plans d’action audacieux en faveur du climat.

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Ce mouvement dirigé par des jeunes, connu sous le nom de Fridays for Future, continue de prendre de l’ampleur alors que de jeunes militants commencent à s’imposer comme des organisateurs sérieux à travers le monde.

L’effet Greta, oui, mais pas que !

Penser que les protestations actuelles ne sont dues qu’aux actions de Greta Thunberg serait de la folie.

C’est sans conteste une pièce du puzzle, mais un leader ne fait pas un mouvement.

Les grèves climatiques de septembre et, d’ailleurs, les mesures environnementales antérieures comme celles visant à empêcher la construction des pipelines Keystone XL ou du Dakota Access aux U.S ont été le fruit de milliers d’heures de travail acharné de la part des gens à tous les niveaux, surtout des communautés de couleur et des communautés autochtones.

La protestation pour l’environnement continue d’ouvrir la voie à une coexistence éthique avec et sur cette terre grâce aux efforts entrelacés de militants comme Jamie Margolin, fondateur de Zero Hour, Wanda Culp, une militante indigène qui lutte pour protéger les Tongass d’Alaska de l’exploitation forestière et industrielle, ou les 20 défenseurs de l’environnement et des droits fonciers qui ont été tués au Brésil en 2018 (notamment ceux du Mouvement des travailleurs sans terre, tués par balle par le groupe, qui était considéré une organisation terroriste).

L’état de la protestation environnementale dans le monde semble donc sans précédent.

Les villes et les mouvements locaux s’interconnectent dans la solidarité. De Nairobi, au Kenya, à Melbourne, en Australie, un grand cri de ralliement s’est fait entendre pour remuer le monde entier, pour demander à ses gouvernements de prendre des mesures pour atténuer la crise climatique.

Mais les gouvernements écoutent-ils seulement ?

Cette nouvelle vague de protestations contre le changement climatique a-t-elle été efficace ? Et en fin de compte, peut-on vraiment en être sûr ?

Lily Gardner, une organisatrice du mouvement Sunrise basée au Kentucky, pense que les protestations et les actions ont eu un impact sur la façon dont les politiciens et les citoyens voient l’avancé de la crise climatique, elle déclare ceci :

Pour ce qui est du changement qui découle de la protestation, je pense que le fait que nous voyons ne serait-ce qu’une cellule de CNN entièrement consacrée à la crise climatique, que les candidats présidentiels ouvrent leurs débats en mentionnant la crise climatique, que nous ayons fait la une du New York Times est quelque chose que nous n’avions pas vu avant les grèves.” Lily Gardner

À bien des égards, je ressens moi aussi cet espoir en France.

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Ces nouvelles manifestations semblent pousser le courant dominant vers une position plus agressive sur l’action climatique.

Mais je me méfie aussi…

Selon l’International Center for Non-Profit Law, les gouvernements des États américains continuent de faire pression en faveur de projets de loi qui criminaliseraient la protestation près des pipelines et des  “infrastructures essentielles”, avec une législation encore plus flagrante comme le SB 189 récemment adopté au Dakota du Sud qui permettrait à l’État de poursuivre les “sensibilisateurs de troubles” ou les organisateurs de manifestations pour avoir aidé dans une manifestation perturbatrice.

Grâce aux actions très médiatisées de groupes comme Extinction Rebellion, le Royaume-Uni a déclaré une urgence climatique, et certains pays comme l’Autriche, l’Espagne et l’Argentine lui ont emboîté le pas.

Avec plus de 1000 déclarations d’urgence climatique dans les juridictions locales et nationales, la pression des protestations semble pousser les gouvernements mondiaux à reconnaître la nécessité d’une action en ce sens.

Mais, bien sûr, bon nombre de ces déclarations ne sont pas contraignantes, à l’instar de l’Accord de Paris, nous devrons voir si ces déclarations créent réellement des changements tangibles.

Il est donc important de comprendre que cette mobilisation massive des militants du climat n’est qu’un début. L’élan et le désir sont là, mais il sera difficile de transformer l’énergie brute de 7,6 millions de personnes dans le monde en une transition réelle d’un monde capitaliste dépendant du carbone à un monde de justice économique, sociale et climatique.

La seule raison pour laquelle les politiciens se soucient de quelque chose est s’ils obtiennent de l’argent ou des votes. Les jeunes n’ont donc pas vraiment beaucoup d’argent à investir dans un système, mais ils ont beaucoup de votes à donner…

Mais la clé du succès sera si les adultes se joignent à la lutte, et après tout, l’avenir, ce n’est pas seulement les jeunes…

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Si nous voulons remplacer des élus, il nous faut quelqu’un pour les remplacer. Nous avons besoin de gens comme des grandes stars du mouvement environnemental.

car il ne s’agit pas seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre, il s’agit aussi de fournir des emplois significatifs à des milliers de personnes, d’améliorer l’infrastructure et de créer une transition juste pour s’éloigner de notre système capitaliste mondial brisé actuel.

Que faire alors ?

Nous devrons travailler fort non seulement pour apporter des changements individuels, mais surtout pour lutter en faveur de changements mondiaux et structurels qui seront inévitablement rendus possibles par les grands appels des mouvements d’action pour le climat.

Nous pouvons défiler, voter pour des candidats forts orientés vers l’action climatique, prendre en charge le travail d’éducation des personnes qui ne pensent pas que la crise climatique est importante, et suivre ou soutenir financièrement ceux qui font le travail si nécessaire.

Ralentir le changement climatique mondial n’a rien d’une tâche facile.

Bien que le recyclage de chaque morceau de plastique ou la démarche zéro déchet soient admirables, il ne changeront pas le système industriel mondial qui continue d’émettre 36,2 milliards de tonnes de carbone dans l’atmosphère chaque année.

Pour résoudre ce problème, nous avons besoin d’une action concrète et courageuse en faveur du climat, menée par ceux qui sont les plus touchés par la crise climatique et soutenue par nous tous.

Nous travaillons à construire la liberté pour tous ceux qui exige une lutte constante.
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, une restructuration complète de la société est essentielle au cours des onze prochaines années si nous voulons maintenir la température de la surface du globe en dessous de 1,5 degré Celsius.

Mais pour ce faire, nous aurons besoin de scientifiques, de mathématiciens et d’ingénieurs, entre autres, pour nous aider à imaginer et à créer un monde sans émissions.

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