Véganisme, pourquoi ce n'est peut être pas la solution... - EcoBuddhism
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Véganisme, pourquoi ce n’est peut être pas la solution…

Véganisme, pour certain c’est un remède ultime aux problèmes mondiaux d’éthique environnementale et de santé, pour d’autres, c’est une solution bien naïve.

Quoi qu’il en soit, le véganisme est rapidement devenu une question litigieuse pour beaucoup si bien que des variantes aux régimes végétaliens sont apparues, comme les lundis sans viande ou le flexitarisme.

Il est clair que la façon dont nous élevons le bétail possède un impact négatif.

Je pense qu’il est important de comprendre où va le véganisme et comment nous pouvons combler le fossé idéologique entre ces parties.

Comme la principale revendication des vegan, outre la souffrance animale, est la question du changement climatique, lorsque nous parlons de véganisme, nous devons nous demander si ce mouvement est une bonne réponse pour atténuer le changement climatique comme semblent l’affirment bon nombre de documentaire à l’instar de cowspiracy (disponible sur Netflix)

L’industrie de la viande : à quel point responsable des émissions ?

quantité d'émissions de gaz a effet de serre du betail

Certaines personnes sont attirés par le véganisme (qu’on appelle plutôt le végétalisme par chez nous) ou le végétarisme pour plusieurs raisons :

  1. pour mettre fin à la cruauté envers les animaux
  2. pour les bienfaits santé (réduction des maladies cardiovasculaires, perte de poids etc)
  3. pour la cause environnementale

Je ne vais me concentrer que sur ce dernier point.

En termes d’environnementalisme et d’atténuation du changement climatique, le véganisme est efficace pour réduire l’empreinte carbone personnelle, en partie parce que, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Les émissions produites par l’industrie de la viande représentent 14.5% du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

La majorité de ces émissions proviennent comme vous le savez certainement de ruminants comme les vaches, qui ont souvent besoin d’être nourries d’avantage et ont tendance à produire plus de déchets.

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Bref, les ruminants ont besoin de plus grandes quantités d’énergie que les petits animaux comme les poulets, sans compter la quantité de méthane que ces ruminants relâchent.

La viande bovine représente 60% de la déforestation mondiale – source henders et al (2015)

De plus, l’industrie de la viande a entraîné une déforestation afin d’avoir plus de terres disponibles pour élever du bétail, ce conduit inexorablement à une diminution des capacités de la Terre à capturer le carbone (en plus d’un appauvrissement des sols).

Malgré l’impact élevé de la production de viande sur l’environnement, le régime sans viande n’a pas été adopté de tous.

D’un point de vue strictement environnemental, certains affirment que le véganisme n’est pas approprié dans certaines parties du monde parce qu’il n’utilise pas efficacement la terre disponible.

Dans cette grosse étude, il a été révélé qu’une alimentation strictement à base de plantes nourrirait moins de personne que d’autres types d’alimentation, on nourrirait ainsi 735 millions de personnes avec une alimentation vegan contre 807 millions avec une alimentation favorable aux produits laitiers.

Cela s’explique par le fait que le régime vegan échouerait à utiliserait de manière efficace les prairies généralement utilisées pour le pâturage.

Au delà de ça, le fait d’être végétalien n’est pas une possibilité pour tout le monde.

C’est par exemple le cas des personnes vivant dans les déserts alimentaires où les produits frais se font rares.

D’autre part, les personnes à faible revenu ne peuvent tout simplement pas se payer les produits végétaliens spécialisés qui coûtent souvent un bras.

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On a aussi le cas des personnes qui ont des traditions alimentaires dont certaines impliquent que la viande possède un lien important avec le patrimoine et représente un moyen de résister à l’assimilation et à l’oppression.

Malgré tout, le véganisme ne se définit pas comme une forme d’activisme ou d’aspiration, mais en tant qu’identité.

Vous ne faites pas du végétalisme,  vous êtes végétalien, cela signifie que toute consommation de produits d’origine animale relègue au rang de non végétalien, et c’est sans doute ce qui tend à pousser de nombreuses personnes à n’essayer aucune forme de régime (ou alternative) végétalien.

N’y a t-il pas alors une meilleure solution ?

Si je vous dis “à partir de demain vous ne mangerez plus jamais de produit issu d’animaux”, allez-vous embarquer avec moi dans l’aventure ?

Non, peu de chance.

Si maintenant je vous dis que l’on va faire en sorte que vous et moi mangions moins de viande, vous allez sans doute être plus enclin à faire des changements.

En clair, plutôt que de dire “arrêter de manger de la viande”, il serait peut être bon de dire”réduisez votre consommation de viande”, car il y a fort à parier que cette seconde approche épargnerait plus d’animaux.

Cela pourrait passer par des mesure comme de manger moins de viande dans des endroits comme les cantines et d’investir occasionnellement dans des repas avec de la viande provenant d’éleveurs qui utilisent de bonnes pratiques d’élevage qui aident à restaurer les prairies à l’échelle mondiale (ce qui permet de capter plus de carbone et de guérir nos sols).

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Conclusion, et si on réinventait le véganisme ?

Pour certains, à l’instar du zéro déchet, il y a trop de barrières pour suivre un régime strict comme le végétarisme et le végétalisme.

En termes d’environnement, devenir végétalien ne devrait pas obligatoirement signifier de renoncer à la viande pour le reste de sa vie.

Oui, cela pourrait être une réalité pour quelques-uns, mais pour d’autres qui n’ont pas accès à des produits viables et à des substituts de viande, ce pourrait plutôt être une aspiration à travailler vers un objectif.

Le fait d’avoir mangé un morceau de poulet ne devrait pas signifier que vous devez maintenant revenir à une alimentation avec viande.

Concrètement, nous devons appliquer les concepts du véganisme dans un contexte approprié de manière à reconnaître les forces et les obstacles des systèmes d’alimentation locaux afin de finalement bénéficier à la fois aux gens et à l’environnement.

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