Gaspillage alimentaire, impact environnemental et solutions. - EcoBuddhism
gaspillage alimentaire

Gaspillage alimentaire, impact environnemental et solutions.

La nourriture est devenue pour nous bien plus qu’une question de survie, elle est maintenant ancrée dans la culture.

C’est un fait : nous aimons la nourriture et paradoxalement, nous aimons la jeter, la gâcher.

Ce n’est pas moi qui le dit, mais les statistiques qui montrent que nous jetons environ 1/3 de la nourriture produite pour la consommation.

33% de la nourriture produite ne sera jamais mangée !

Dans certains pays comme les U.S, ce chiffre peut carrément atteindre les 40% !

En France, ce sont 10 millions de tonnes de nourritures qui finissent chaque année dans la poubelle, selon l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Pour vous donner une image, c’est un peu comme de vous rendre dans votre grande surface favorite, acheter 5 sacs pleins de nourriture et en laisser deux sur le parking.

  • Pourquoi ce gaspillage alimentaire massif ?
  • Quelles sont les conséquences environnementales ?
  • Peut on y faire quelque chose ?

C’est ce qu’on va voir aujourd’hui.

Le triste constat

Si toutes la nourriture jetée chaque année était utilisée pour nourrir les personnes dans le besoin, on pourrait en alimenter 1 800 000 000.

Par ailleurs, le gaspillage alimentaire contribuerait à hauteur de 8% aux émissions mondiales. Si le gaspillage était un pays, il serait le 3e à polluer le plus en termes de gaz à effet de serre derrière la Chine et les Etats Unis.

Toute cette énergie dépensée ne vient pas seulement de la fabrication, du transport ou de la transformation de la nourriture, elle vient aussi du méthane généré quand la nourriture jetée se décompose dans les décharges.

Si la gaspillage alimentaire mondial était réduit de 50 à 75% d’ici 2050, on pourrait éviter entre 10.3 et 18.8 gigatonnes de dioxyde de carbone.

On comprend facilement que le gaspillage n’est pas seulement une aberration d’un point de vue social, ça l’est aussi d’un point de vue climat.

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La nourriture ne pousse pas et ne finit pas toute seule dans une poubelle, il existe une looooongue chaîne composées d’interactions entre différents magasins et consommateurs qui transforme de la nourriture parfaitement comestible en déchet alimentaire.

Il existe grosso modo deux moments qui transforment la nourriture un déchet :

  • avant le point de vente
  • après le point de vente

Avant le point de vente

solution gaspillage alimentaire

On peut isoler trois principaux endroits où le gaspillage survient ici :

  • dans les fermes de production
  • dans les épiceries et la grande distribution
  • chez les producteurs

Produit moche deviendra beau gâchis :

L’un des principal coupable, c’est la recherche au produit parfait. Tout ceux qui ont déjà bossé dans les fermes pour du ramassage de n’importe quelle denrée alimentaire sait que tout produit issu du sol laissant apparaître des traces de grignotage d’insecte est destiné à la poubelle.

Automatiquement.

Tout ce temps et ces efforts pour ces fruits et légumes endommagés seront dès lors gâchés parce que le fermier sait que les produits parfaits se vendent mieux.

Ces fruits et légumes “moches” seront laissés sur les champs ou emmenés dans des décharges ou ils pourriront et produiront du méthane et des émissions.

Prix du marché : 

Le prix du marché est un autre grand facteur, si l’on en croit une récente étude ayant analysé les pertes de fermes en Californie :

33.7% des produits cultivés demeurent non récoltés chaque année

Imaginez-vous cultiver 3000m2 de melons et d’en laisser pourrir 100m2 pourtant comestibles. Cela vous semble horrible ? C’est pourtant une réalité (et je l’ai vu de mes yeux quand jeune, j’ai travaillé pour une exploitation de melons).

Un véritable crève cœur.

Pire, certains exploitants reportent ne plus pouvoir payer des saisonniers pour ramasser les melons parce que le coût de labeur, d’emballage et de transport est supérieur au prix de vente !

L’épreuve du supermarché :

Imaginons maintenant que notre melon soit naît parfait, qu’il est été récolté et recueilli par un supermarché, il n’est pas pour autant à l’abri de finir abandonné, il doit encore se frayer un chemin dans le supermarché.

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L’une des toute meilleur façon de vendre de la nourriture en supermarché est de faire illusion d’abondance.

Les gens font leurs courses visuellement, et pour beaucoup, ce dernier melon restant sur un étale n’est pas gage de qualité. Dans nos têtes il est seul parce qu’il n’est pas bon, il y a quelque chose qui cloche dans ce melon…

Dans le but de créer ce sentiment d’abondance, les supermarché achètent souvent trop pour piéger les acheteurs.

Inévitablement, tout ceci finit en gâchis alimentaire, mais puisque que la grande distribution veut acheter en abondance pour être certaine de vendre, les producteurs doivent suivre la cadence, et produire abondamment.

Ce genre de cercle vicieux…

Après le point de ventes

Le produit a été cultivé, récolté, choisi et revendu, mais il peut encore être gâché ! En fait, c’est même maintenant qu’il a le plus de chance de finir dans une poubelle.

Sont mis en cause les ménages, les restaurants et tous les services de nourriture.

En tant que consommateurs, nous devons évidemment faire tout ce qui est en notre possible pour cuisiner tout ce que nous achetons, mais il peut être facile d’avoir les yeux plus gros que le ventre et d’acheter en excès des fruits et légumes qui finiront à la poubelle.

Chez une famille de 4 personnes, le gaspillage alimentaire coûterait en moyenne 1 500€ par an, la faute peut être à la taille de nos plats et la capacité de stockage de nos frigos qui n’ont cessé d’augmenter.

On achète plus pour remplir les espaces du frigo et parce que les promotions nous y poussent : “pour deux achetés, le 3e offert”, qui n’a jamais succombé ?

Ajoutez à cela des dates de péremption qui nous trompent parfois et nous poussent à mettre à tort des produits parfaitement comestibles à la poubelle et vous avez toutes les recettes d’un bon gaspillage alimentaire.

Pour résumer, le gaspillage alimentaire est dû à un subtil mélange de marketing, d’étiquetages et de biais cognitifs.

Que peut on y faire ?

Les solutions contre le gaspillage alimentaire

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Il existe heureusement des moyens de combattre le gaspillage et ce à tous les niveaux de la chaîne alimentaire.

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A l’échelle de l’individu on peut par exemple :

  • acheter raisonnablement (le vrac y aide beaucoup)
  • avoir une idée précise de ce que l’on va cuisiner et quand
  • comprendre les étiquettes
  • composter la nourriture plutôt que de la jeter à la poubelle

Il existe également des groupes chargés de collecter la nourriture comme Linkee, Phenix ou les ecocharlie que les restaurants jettent pour la redistribuer aux personnes dans le besoin, chacun peut y prêter son aide.

Du côté de la production, les solutions résident dans le fait de :

  • réduire la demande en éliminant les promotions qui poussent à la surconsommation
  • donner l’excès de nourriture et les produits “pas beaux”
  • utilisez des subterfuges pour créer cette illusion d’abondance de produits dans les rayons sans avoir à produire plus

On peut saluer des applications comme Too Good to Go ou Karma qui se démènent pour réduire le gaspillage alimentaire chez les commerçants.

Dans le même genre, CheckFood est une application qui vous permet de scanner vos produits avant de les ranger dans vos placard. L’application vous rappellera de les consommer avant leurs dates de péremption.

Côté politique, cela implique aussi quelques actions comme :

  • d’éduquer les consommateurs
  • de créer d’avantage de systèmes de compostage
  • de standardiser les étiquetages de produits alimentaires

Il est intolérable de laisser le gaspillage alimentaire se répandre alors que des gens meurent de faim, d’autant plus que c’est un problème pour lequel avons les armes, nous pouvons prévenir ce fléau.

Nous n’avons pas besoin de nouvelles technologies qui permettent aux fermes de produire toujours plus pour vendre toujours plus pour faire toujours plus de gaspillage, nous devons tous travailler ensemble à chaque niveau pour distribuer plus équitablement les ressources que nous avons déjà.

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